Burundi: La réconciliation est possible - Version II

Fr. Hilaire Nininahazwe/2014
Cela fait déjà plusieurs années que nous parlons de la réconciliation au Burundi. La raison de ce thème est certainement la conséquence d'incontournables réalités historiques que ce pays a connues. Celles-ci sont les causes saillantes des divisions au Burundi.

La récente guerre civile a entrainé bon nombre de Burundais dans une euphorie religieuse. On peut parler de sursaut spirituel. C'est un phénomène bien connu. Partout où il y a eu des horreurs on a observé des réveils spirituels comparables à ce que nous avons connu au Burundi. Il en reste toujours quelque chose même après que les marques extérieures de la guerre ont disparu. Le fait qu’une partie des nouveaux pieux finit par s'éloigner de l'objectif est un phénomène normal.

Avec l'arrêt de la guerre de 1993-2005, le monde a pensé avoir concrétisé une réconciliation entre les hommes c'est à dire entre les ethnies. A partir de cela des livres techniques ont été écrits et des tactiques sont rentrées dans le placard des formules utiles s'ajoutant à celles qui avaient déjà fait leur preuve en Afrique du Sud, en Angola et ailleurs. Les travaux de finissage qui s'appellent „commission vérité et réconciliation“ ont tardé à voir le jour et plus d'un y voient aujourd'hui la raison des failles du processus qu'ils considéraient comme réussi.

Il ne suffit pas de prier

Les burundais ont prié pour la paix et Dieu l'a accordée. Le peuple d'Israël a vécu la même expérience. En temps de souffrance, ils ont invoqué Dieu mais dès lors que les conditions sont devenues agréables, il n'a plus pensé à Lui. Au contraire il s'est détourné de Dieu (Néhémie 9.27-28). En d'autres termes, au Burundi le feu s'est éteint ou a faibli faute de bois dès lors que le climat est devenu vivable. 

Il ne suffit pas seulement de prier mais il faut aussi croire pour pouvoir agir en conséquence et assumer au besoin. L'appel de Dieu est de prime à abord une invitation à la transformation cela passe par un changement radical de mentalité. Ceci n'est pas facile puisque cela demande de se séparer de notre passé du moins de ce qui ne glorifie pas le Seigneur. „Il faut que ceux qui l'adorent, l'adorent en Esprit en vérité.“ Il faut pardonner, il faut se repentir et accepter de devenir une nouvelle créature. 

Le Burundi n'a pas encore enterré son passé

Ce n'est pas un secret pour personne, le pays a connu des drames qui se sont sécularisé dans le temps occasionnant des conflits extrêmement aigus; ce sont eux qui occupent notamment la „CNTB“ (Commission Nationale chargées des Terres et Biens). Au-delà des terres et des biens matériels les plaies sont encore bien béantes. 

Sous d'autres cieux des chrétiens ont été courageux pour proposer ou accepter de prendre part aux séaces de guérisons des âmes (cures d'âmes) pour couper les racines enchevêtrées de l'amertume. Cela ne devrait faire honte à personne puisque „nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes.“ Éphésiens 6:12

Comment faire pour nous en sortir?

Si nous ne nous faisons pas d'illusion, notre pays est un des pays les plus christianisés au monde. C'est à dire que toute démarche soutenue par les milieux chrétiens peut avoir un impact remarquable sur toute la nation. Nous savons que nous avons été/sommes ceux qui avons fait l'histoire de ce pays. C'est notre devoir déterminer son cours et d'en rectifier le tir en cas de besoin.

Au cours d'une conférence en Israel en 2013, j'ai eu le privilège de suivre un témoignage de quelques familles Finlandaises qui ont pris la décision d'aller se réconcilier avec le peuple d'Israël pour avoir livré 8 juifs à l'Allemagne Nazie. Au nom de leur nation, elles sont parties vivre en Israël pour une période de plus de 10 ans en guise de réparation, pour marquer leur regret. L'histoire remonte des années 1960. 

Compatir avec ceux qui souffrent

Vous est-il arrivé de vous demander ce que vous pourriez faire de bon afin d'alléger la souffrance de nos compatriotes qui ont perdu les leurs et leurs avoirs? Indépendamment des souffrances personnelles, nous devons en arriver là si nous tenons à aimer notre prochain comme nous nous aimons. Nous devons être à même de discerner que le Diable à réussi à nous faire entrer dans son jeu. Nous restons bien sûr innocents et dans le camp des victimes aussi longtemps que nous ne faisons pas avec. 

Malheureusement nombreux parmi nous avons trébuché et fait avec soit en actes soit en paroles. Compatir avec ceux qui souffrent /ont souffert serait en tout cas un début de solution à notre problème Cela nous emmènerait à une véritable réconciliation. Maintenant que personne ne se fasse des illusions la repentance est en fin de compte un acte personnel. Elle ne se décrète pas, c'est la même chose pour la réconciliation qu'il faut différencier avec la paix que le monde donne. Il est question ici de la paix dans l'âme qui provient de notre obéissance à Dieu. Celle-ci porte des fruits visibles.

Et si l'histoire se répétait....que ferais-tu?

Elle s'est déjà répétée plusieurs fois mais aucune leçon n'a été tirée du passé. Nos compatriotes ont été tués  par milliers. Ils l'ont été par les mains de nos compatriotes et donc de nous-mêmes. La peur et bien d'autres raisons les unes plus obscures que les autres nous ont répétitivement servi d'alibis. Ce n'est pas  la volonté de l'Éternel qui a été accomplie mais bien le contraire. Pourtant c'est Lui  Seul qui nous a créés. Nous Lui appartenons (Psaumes 100.3). Il est le seul qui a le droit de nous enlever la vie. Il nous empêche de tuer, sommes-nous prêts à Lui obéir ? À l'évidence non. 

 La réalité est qu'en cas de crise, beaucoup ont refusé/ou refusent de compter sur le Dieu Créateur. Le moment est venu pour nous de nous positionner pour le juste choix quelles que soient les circonstances. Le moment est venu pour nous de choisir la vie à la place de la mort. La vie engendre et protège la vie tandis que la mort engendre la mort ou en fait la promotion. Nous avons ici deux esprits qui se combattent l'un et l'autre à savoir l'Amour et la haine. L'un vient de Dieu, à travers Jésus - Christ et l'autre vient du Malin. 

Les Écritures illustrent cette affirmation dans les passages suivants:
Je suis le chemin, la vérité et la vie, nul ne vient au Père (sans passer par) que par moi.“ Jean14.6
Le voleur ne vient que pour dérober, égorger et détruire, moi je suis venu afin que les brebis aient la vie éternelle, et qu'elles soient dans l'abondance.“Jean 10.10
Dieu nous propose de choisir entre la vie et la mort:
J'en prends pour témoins le Ciel et la terre: J'ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives toi et ta postérité.“Deutéronome 30.19-20
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Lectures recommandées au sujet de la vengeance et de la colère
o    Romains 12.17 - 19
o    Éphésiens 4.26-27
o    Jacques 1.19-20

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