Une question comme
celle-ci peut sembler déplacée dans les milieux chrétiens. Il est bien connu
que Christ nous a réconciliés avec Dieu le Père. Nous étions séparés de lui et
rien ne nous unissait aux autres croyants.
« Si quelqu'un est en Christ, il est une
nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées; voici, toutes choses sont
devenues nouvelles. Et tout cela vient de Dieu, qui nous a
réconciliés avec lui par Christ, et qui nous a donné le ministère de la
réconciliation. Car Dieu était en Christ, réconciliant le
monde avec lui-même, en n'imputant point aux hommes leurs offenses, et il a mis
en nous la parole de la réconciliation » 2 Corinthiens 5, 17-19
Avant la venue du
Christ dans le monde, nous avons servi des dieux autres que Dieu YHW. Nous
étions spirituellement des cadavres, nous n’avions aucune chance d'accéder à la
vie éternelle. Même après sa venue beaucoup ne se sont pas réconciliés
avec Dieu soit parce qu'ils n'ont pas cru en lui et d'autres parce qu'ils ne se sont
pas réellement convertis à Christ.
Nous récitons
chaque jour ou du moins assez régulièrement le Notre Père nous disons
volontiers: „ « Pardonne-nous nos offenses, comme
nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés; » Matthieu 6,12
Nombreux
sont ceux qui ne réalisent pas le sérieux qui doit accompagner une prière
pareille. Avons-nous déjà pardonné tous
ceux qui nous ont offensés? Dès qu'il y a offense c'est qu'il y a un mur de
séparation entre deux personnes.
C'est pourquoi, vous autrefois païens dans
la chair, appelés incirconcis par ceux qu'on appelle circoncis et qui le sont
en la chair par la main de l'homme, souvenez-vous que vous étiez en ce temps-là
sans Christ, privés du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la
promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde. Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous qui
étiez jadis éloignés, vous avez été rapprochés par le sang de Christ. Car il
est notre paix, lui qui des deux n'en a fait qu'un, et qui a renversé le mur de
séparation, l'inimitié, ayant anéanti par sa chair la loi des ordonnances dans
ses prescriptions, afin de créer en lui-même avec les deux un seul homme
nouveau, en établissant la paix, et de les réconcilier, l'un et l'autre en un
seul corps, avec Dieu par la croix, en détruisant par elle l'inimitié. Éphésiens 2:11-16
Le passage ci-haut
fait cas du mur de séparation qui existe entre Dieu et tous ceux qui n'ont pas
accepté la médiation et la rançon que Christ a payée pour nous réconcilier à
Dieu.
Nous avons raison
de demander pardon pour nos offenses. Nous devons nous investir entièrement pour
faire tomber en Christ tous les murs de séparation qui nous séparent les uns
des autres. Il peut arriver que ce ne soit pas nous qui sommes en tort
toutefois nous sommes en tort lorsque nous approuvons les péchés (crimes) des
autres. Nous qui avons reçu Christ, nous avons changé de statut dès le jour de
notre conversion ; nous ne pouvons pas nous attendre à ce que tout le
monde entre dans le jeu et fait avec.
C’est à nous de
faire la différence en pardonnant ceux qui nous ont offensés et surtout à
proposer des réparations ne fût-ce que symboliques. D’aucuns me diront que le
pardon doit être gratuit; ce n’est pas tout à fait vrai. Le pardon est une
composante de l’amour et on ne peut pas parler d’amour en omettant la charité
et/ou la compassion. C’est en acceptant volontairement de souffrir avec et ou
pour l’autre en concédant d’endurer pour cela une certaine peine qu’on démontre
que l’on est compatissant.
La charité est patiente, elle est pleine de bonté; la
charité n'est point envieuse; la charité ne se vante point, elle ne s'enfle
point d'orgueil, elle ne fait rien de malhonnête, elle ne
cherche point son intérêt, elle ne s'irrite point, elle ne soupçonne point le
mal, elle ne se réjouit point de l'injustice,
mais elle se réjouit de la vérité; elle excuse tout, elle croit tout, elle espère tout, elle supporte tout. La charité ne périt jamais. Les prophéties
prendront fin, les langues cesseront, la connaissance disparaîtra. » 1 Corinthiens 13,5-8
Hier je suis tombé
sur un témoignage qui m'a beaucoup touché. Cet article de l’Organisation
« Ebenezer Hilsfonds Deutschland eV. qui aide les survivants de
l’holocauste.
Pendant que l'octogénaire
Boris Zabarko donnait son témoignage sur le malheur qu'il a connu dans un camp
de concentration pendant la deuxième guerre mondiale subitement un allemand
d'une soixantaine d'années Hinrich Kaasman a rejoint le vieux Boris et l’a prit
dans ses bras et dit: „ Oui c'est vrai tout ce qu'il dit!“ Fils d'un
officier de l'armée de Hitler, Kaasman en reconnaissant la souffrance de Boris
devant les 200 élèves lui a rendu le plus grand service´, un geste d'une réconciliation digne. Ce dernier a aussitôt éclaté en sanglots et pleuré à chaudes larmes.
Aujourd'hui
Monsieur Hinrich Kaasmann travaille pour une organisation qui aide les
survivants de la Shoah ou Holocauste qui visait l'extermination du peuple juif.
C'est vrai la réconciliation commence par l'acte de reconnaissance de la
souffrance de l'autre.
Qu'est ce qui croche chez nous?
Après plusieurs
malheurs que nous avons vécu dans notre pays, Nous sommes encore loin de
l’exemple de Kaasmann. On dirait que nous endossons tout ce qui s’est passé.
Nous sommes malheureusement très rapides à condamner autrui et/ou son groupe.
Où est notre compassion ? Quand avons-nous pardonné notre prochain selon
les critères bibliques ? Ce n’est qu’en Christ que nous pouvons franchir
ce pas; c’est lui qui nous donne la capacité de renverser les murs
d’inimitiés qui nous séparent les uns et les autres.
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